La pandémie de Covid-19 a mis en lumière un fort besoin des professionnels de santé, à travailler de façon coordonnée, dans l’intérêt du patient. Figurant dans les grandes orientations quinquennales du gouvernement, le développement de la coordination a connu un démarrage plutôt lent, mais l’arrivée d’outils favorisant les échanges entre professionnels pourrait changer la donne.
Pour faire face aux difficultés croissantes d’accès aux soins en France et répondre à des enjeux de qualité des prises en charge des patients chroniques, le gouvernement a fait de l’amélioration de la coordination entre professionnels de santé, l’une des grandes causes du quinquennat en matière de santé. Aussi bien dans la loi Ma Santé 2022 adoptée en juillet 2019, que dans les orientations du Ségur de la santé fixées à l’été 2020, le ministère de la Santé a voulu mettre le paquet sur les nouvelles formes de coopération entre professionnels (CPTS, MSP, ESP…) et sur la nécessité d’améliorer la communication entre les secteurs ambulatoire, hospitalier et médico-social. L’Exécutif a ainsi formulé des objectifs chiffrés : créer un millier de Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et doubler le nombre de Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) d’ici 2022.
La crise de la Covid-19 a encore davantage souligné l’utilité d’avoir une équipe de professionnels coordonnés autour du patient, que ce soit pour la prise en charge des personnes atteintes du virus ou pour le bon déroulement de la campagne vaccinale. La circulation de l’information entre tous ces intervenants (médecin, pharmacien, infirmier, prestataire de santé à domicile,…) pour le suivi des patients Covid en ville fut alors essentielle.
Des textes cadre pour financer et accélérer les coopérations
Mais malgré la signature d’un accord conventionnel interprofessionnel visant à encadrer le financement de ces organisations et la parution en mai dernier de deux ordonnances portant sur les CPTS et les hôpitaux de proximité, l’exercice coordonné peine à s’imposer à la vitesse où le gouvernement l’avait prévu. Même si les professionnels ont une forte volonté à travailler ensemble, à un an de l’élection présidentielle, le ministère de la Santé ne comptabilise que 582 projets de CPTS sur le millier attendu et 1740 MSP, sur les 2000 envisagées.
Outre la complexité administrative que représentent parfois ces nouvelles structures de soins coordonnés, les conclusions formulées à l’occasion du Ségur de la santé il y a un an, pointaient le manque d’outils à la disposition des équipes pour faciliter la coordination. Le développement de solutions numériques sécurisées, simples, et adaptées pourrait ainsi donner un l’élan tant attendu à la coordination interprofessionnelle, laquelle peut aussi se déployer dans le cadre des équipes de soins. En permettant aux professionnels de santé d’échanger plus facilement sur les dossiers parfois complexes des patients, de partager des comptes rendus, d’organiser la permanence des soins,… des outils numériques de coordination feront demain de l’exercice coordonné la norme, au service des patients.
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